Decir lo evidente (Jean-Luc Godard sobre Cannes y la guerra)

La intervención de Zelensky en el festival de Cannes es evidente si se mira desde el ángulo de lo que se llama ‘puesta en escena’: un mal actor, un comediante profesional, bajo la mirada de otros profesionales de sus propias profesiones.

Creo que debo haber dicho algo en este sentido hace mucho tiempo. Pero parece que ha hecho falta la representación de otra guerra mundial y la amenaza de otra catástrofe para que supiéramos que Cannes es una herramienta de propaganda como cualquier otra. Propaga la estética occidental, ¿no?…

Darse cuenta no es mucho, pero ya es algo. La verdad de las imágenes avanza lentamente. Ahora, imaginen que la guerra misma es esa estética desplegada durante un festival mundial, cuyos actores son los Estados en conflicto, o más bien “en intereses”, difundiendo representaciones de las que todos somos espectadores… ustedes igual que yo.

Oigo decir a menudo “conflicto de intereses”, lo cual es una tautología. No hay conflicto, grande o pequeño, si no hay interés. Bruto, Nerón, Biden o Putin, Constantinopla, Irak o Ucrania, no hay mucha diferencia entre ellos, aparte del asesinato en masa.


L’intervention de Zelensky au festival cannois va de soi si vous regardez ça sous l’angle de ce qu’on appelle « la mise en scène » : un mauvais acteur, un comédien professionnel, sous l’œil d’autres professionnels de leurs propres professions.

Je crois que j’avais dû dire quelque chose dans ce sens il y a longtemps. Il aura donc fallu la mise en scène d’une énième guerre mondiale et la menace d’une autre catastrophe pour qu’on sache que Cannes est un outil de propagande comme un autre. Ils propagent l’esthétique occidentale, quoi…

S’en rendre compte n’est pas grand-chose mais c’est déjà ça. La vérité des images avance lentement. Maintenant, imaginez que la guerre elle-même soit cette esthétique déployée lors d’un festival mondial, dont les parties prenantes sont les États en conflit, ou plutôt « en intérêts », diffusant des représentations dont on est tous spectateurs… vous comme moi.

J’entends qu’on dit souvent « conflit d’intérêt », ce qui est une tautologie. Il n’y a de conflit, petit ou grand, que s’il y a intérêt. Brutus, Néron, Biden, ou Poutine, Constantinople, l’Irak ou l’Ukraine, il n’y a pas grand-chose qui a changé, mise à part la massification du meurtre.

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